En cette fin novembre ayons une pensée religieuse, prière, vers Mère Agnès de Jésus qui a été béatifiée à Rome le 20 novembre 1994 par le pape Jean Paul II.
C’était donc le 30 ème anniversaire de sa béatification en ce mois de novembre 2024.
Agnès Galand, née en 1604, est une enfant du Puy-en-Velay.
Une enfant proche de la Sainte Vierge. Née le dimanche 17 novembre 1602 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), dans le foyer de Pierre Galand, coutelier, et Guillemette Massiote, Agnès est la troisième de sept enfants. Le lendemain de sa naissance, elle reçoit le baptême au baptistère Saint-Jean, près de la cathédrale du Puy. Son père est un modeste artisan coutelier profondément chrétien et membre de la Congrégation de la Sainte Vierge. Sa mère est dentellière. Vers l’âge de sept ans, alors qu’elle monte à la Cathédrale, Agnès pense aux misères d’un homme supplicié qu’elle a vu plus tôt et qui l’a profondément bouleversé. Elle a prié toute la nuit pour lui. Au cours de l’Eucharistie, elle entend ces paroles au fond de son cœur : « Rends-toi esclave de la Sainte Vierge et elle te protègera. » Agnès, encore toute petite, prend la décision de répondre à cet appel. Elle se rend dans l’atelier de son père et trouve une chaîne qu’elle portera autour de la taille en signe de sa consécration personnelle à Marie. Elle fait alors cette prière : « Vierge sainte, puisque vous daignez vouloir que je sois à vous, dès ce moment je vous offre tout ce que je suis et je vous promets de vous servir toute ma vie en qualité d’esclave. » Peu de temps après, elle fait vœu de virginité auprès de Notre-Dame du Puy. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort fait allusion à Agnès de Langeac dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge au n°170 : « Heureux ceux qui sont les fidèles esclaves de la Reine du Ciel, car ils jouiront de la véritable liberté. »
L’amour de la prière et de la Croix. Comme elle entend souvent son maître d’école lui dire qu’il faut toujours aimer Dieu, elle demande à son confesseur quelle est la meilleure manière de procéder. « Passe de longs moments en silence dans ta chambre et pense à Jésus », lui répond-il. Agnès obéit et commence à se mettre régulièrement en prière pour se placer à l’écoute de Dieu, pensant en elle-même : « Allons mon âme, il faut se tenir un petit quart d’heure devant Dieu et être bien attentive à lui. » Très vite, les quarts d’heure se transforment en demi-heures ; et bientôt la jeune fille passe des heures entières en silence dans un cœur à cœur avec Dieu. Dès l’âge de huit ans, Agnès est, de manière exceptionnelle pour l’époque, autorisée à communier en raison de sa grande piété. Jésus Eucharistie en qui est présent le mystère de sa Passion, devient son propre souffle. Elle contemple longuement Jésus crucifié. Puis à l’adolescence, elle réunit ses amis pour les exhorter dans la vie chrétienne et prier avec elles.
L’autre avant soi. La charité a une place particulière dans la vie d’Agnès depuis son plus jeune âge. Comme Jésus, elle se veut toute proche des plus faibles avec qui elle partage souvent son pain ou son goûter dans les rues du Puy-en-Velay où elle grandit sous le regard bienveillant de la Sainte Vierge. Avec les petits revenus de sa famille et de son petit travail de dentelière, elle peut aussi faire l’aumône et apporter son secours aux très pauvres. On raconte qu’un jour, alors qu’elle va à la messe, un pauvre vient lui demander une pièce. Elle n’a pas de monnaie, mais le pauvre insiste : « Cherchez dans votre poche ; vous trouverez bien quelque chose à me donner. » Elle regarde alors et trouve, surprise, une pièce qu’elle souhaite donner au mendiant, mais celui-ci a déjà disparu.
Agnès a l’habitude de faire l’aumône à tous les indigents qu’elle croise dans les rues. Petite fille, elle leur donne bien souvent son goûter.
Un autre jour, elle passe beaucoup de temps avec un hérétique de passage dans la ville. Le confiant intérieurement à la Vierge, elle lui parle du dogme catholique avec beaucoup de ferveur. Très touché par cette pieuse conversation, l’hérétique se convertit au catholicisme dès son retour à la maison.
Un miracle reconnu. Toute sa vie, Agnès sera particulièrement touchée par les jeunes mamans et leur nouveau-né qu’elle aide à de nombreuses reprises. En 1952 à Langeac alors qu’une maman sur le point d’accoucher et son bébé sont en grand danger, une prière à Agnès permet à tous deux de garder la vie sauve. Ce miracle reconnu par l’Église est à l’origine de sa béatification. Aujourd’hui encore, Agnès est invoquée par les couples en désir d’enfant et lors des grossesses compliquées.
La prise d’habit. Les Frères prêcheurs se sont installés au Puy au XIIIe siècle. Saint-Laurent, l’église du couvent dominicain étant proche de la maison d’Agnès, elle s’y rend fréquemment pour prier et rencontrer les Frères. L’un d’eux, le Père Panassière, devient son Père spirituel. Alors qu’elle le fréquente, grandit peu à peu en elle le désir de se consacrer totalement à Dieu dans la vie contemplative. En avril 1621, elle est reçue comme tertiaire dans l’Ordre de saint Dominique. En 1623, à 21 ans, Sœur Agnès de Jésus Galand quitte le Puy et participe à la fondation du monastère Sainte-Catherine de Sienne à Langeac (Haute-Loire, à 35 km à l’ouest du Puy). Elle revêt l’habit des moniales le 4 octobre, se chargeant d’abord de la cuisine. Le 2 février 1625, Agnès fait profession entre les mains de sa prieure. Puis dès 1627, remarquée par ses grandes qualités humaines et spirituelles, elle exerce elle-même la charge de prieure.
Ceci est le monastère actuel, à son époque il était situé vers l’historial, transformé à la révolution en hospice de vieillards.
Par sa prière et ses conseils, elle va guider patiemment ses Sœurs ; ainsi que Jean-Jacques Olier (mystique et prêtre français, 1608-1657) l’un des artisans de la réforme de l’Église de France au XVII e siècle et fondateur des premiers séminaires de Saint-Sulpice pour la formation des prêtres.
Bien que ne connaissant nullement M. Olier, que la Vierge Marie lui fit connaître par une vision peu avant leur rencontre en 1631, Agnès comprit bien vite que le Seigneur avait pour lui de grands projets et l’accompagna avec constance pendant trois ans afin qu’il réussisse sa propre mission au sein de l’Église.
Une sainte dans la maladie. Le 12 octobre 1634, le jour de son dernier entretien avec M. Olier, la prieure tombe gravement malade. Mais à mille lieux de se plaindre des douleurs atroces qui la tiraillent, elle répète souvent : « Ô mon Dieu, ô mon doux et amoureux Jésus, soyez béni mille fois ! Ou souffrir ou mourir ! » Son visage lui-même semble en paix alors que son corps est meurtri par des souffrances insupportables. Quand la douleur devient trop pressante, elle s’adresse à son crucifix : « Jésus, mon amour, miséricorde à la pauvre Agnès », ou encore à la Vierge Marie : « Sainte Vierge, priez pour moi, s’il vous plaît, ayez pitié de votre pauvre esclave. » Mais cette ultime épreuve n’entame en rien la patience et la sollicitude de Mère Agnès envers ses filles qui se relaient jour et nuit les yeux mouillés de larmes autour de son lit. Une nuit, alors que la religieuse qui la veille souhaite réveiller ses Sœurs craignant une fin proche, Agnès se manifeste : « Non, non, laissez reposer ces pauvres enfants, elles sont assez affligées. »
À Dieu. La malade s’affaiblit. Le 15 et le 18 octobre, elle reçoit la Sainte Communion, comme une âme déjà mûre pour le Ciel. Le 19 octobre 1634, à l’âge de 31 ans, Mère Agnès meurt laissant à ses Sœurs la vocation particulière de prière pour les prêtres et pour la vie en ses commencements. Elle a témoigné par sa vie que « Dieu aime toujours » et nous aime tous. Le pape Pie VI l’a proclamée « vénérable » le 19 mars 1808, puis elle a été béatifiée par le pape Jean-Paul II le 20 novembre 1994. Fin 2010, un Historial Mère Agnès a ouvert à Langeac. Son corps repose dans la chapelle des Dominicaines de Langeac, non loin de l’ancien monastère, qui restent profondément attachées à la bienheureuse Agnès et maintiennent vivant son héritage spirituel.
« Ce qu’il y a à retenir surtout de l’intimité si habituelle et si enfantine d’Agnès avec la Vierge Marie, c’est que Marie pousse toujours Agnès à accepter le côté le plus humain et fraternel maternel de sa mission, prier et souffrir pour les pécheurs, assumer la responsabilité du gouvernement et de la sanctification de ses sœurs, donner encore de son temps puis donner sa vie pour un serviteur de Dieu Jean-Jacques Olier » (P. Jean-Claude Sagne, op).
Maison natale
La congrégation des dominicaines du Puy-en-Velay, à laquelle elle appartenait, a développé une activité enseignante importante. Les écoles placées sous la responsabilité de cette congrégation seront associées à cette célébration, permettant ainsi aux enfants de découvrir une figure locale de sainteté.
L’école du Rosaire, boulevard Carnot et rue de l’Ouche, au Puy-en-Velay, est installée dans la maison natale d’Agnès Galand et conserve quelques souvenirs d’elle.